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HISTOIRE
DE
L’IMPRIMERIE
EN FRANCE
AU XV e ET AU XVI e SIÈCLE
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HISTOIRE
DE
L'IMPRIMERIE
EN FRANCE
AU XV e ET AU XVI e SIÈCLE
PAR A. CLAUDIN
LAURÉAT DE L’INSTITUT
TOME TROISIÈME
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCIV
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Imprimé
par Décision de M. le Garde des Sceau
Ministre de la Justice
pour 1 Exposition universelle de 1900
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HISTOIRE
DE
L’IMPRIMERIE
EN FRANCE
XV e SIÈCLE
CHAPITRE XLIII
L’IMPRIMERIE À LYON
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
(1473-1483)
Premier livre avec date certaine imprimé à Lyon. — Incertitude d’antériorité pour d’autres
impressions non datées. — Lyon imprime avant Paris le premier livre en français. —
Impressions exécutées dans la maison de Buyer. — Buyer subventionne et fait travailler les
imprimeurs qui viennent s’établir à Lyon. - — La Practique en Cyrurgie, de Guy de Chauliac.
— Le Livre nommé MdndiviHe. — Publication des œuvres de Barthole. • — L’œuvre de Buyer.
— Renseignements sur sa personne. — Son épitaphe à Saint-Nizier.
L’époque précise de l’introduction de l’imprimerie à Lyon n’est pas connue
d’une manière certaine comme elfe l’est pour la capitale de la France. Les
circonstances qui avaient pu faire venir les premiers imprimeurs à Paris
ne sont pas les mêmes pour Lyon, qui n’était pas un centre universitaire
peuplé d’étudiants, de professeurs en renom et de gens avides de science.
C’était un tout autre milieu, dont le clergé, la bourgeoisie et le haut né-
goce constituaient les éléments principaux.
Par sa position géographicjue et ses relations commerciales, Lyon était
une des premières villes françaises appelées à profiter des avantages de la
ni. 1
IHPIUMBUIÏ K.4T10JJLS.
2
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
nouvelle industrie du livre. Les imprimeurs d’Allemagne et d’Italie y écou-
lèrent de bonne heure, par des facteurs ou sur Je marché de ses foires privi-
légiées, les produits de leurs presses.
Ce fut un riche marchand, bourgeois notable de cette ville, qui patrona
le premier imprimeur venu du dehors et avança généreusement les frais de
premier établissement.
Barthélemy Buyer, dont le nom mérite de passer à la postérité à l’égal de
ceux de Fichet et de La Pierre, qui appelèrent les premiers imprimeurs à
Paris, reçut dans sa maison Guillaume Le Roy, maître imprimeur, qui installa
un atelier où il imprima les premiers livres.
£l(5uerentiifftmt lotljarii bpacctnt car
binalîs fanctojum ê>cr£i et TJatrlp q
poftea Innocennus papaaprüatus?
CôpenDiù bteue frïiciter ïnpit» quitus
ratines Ithîos* Pietés tractat ce Cupna
altito nantis trmitatfet îpCius ieffabl’i
angrelop munbitF t renî runcraÿ tant
iferioï* tp fupttioîicteacôr ft <pbucto
ne*Cunt alns varîis ttbus nioitalium
vite utilibâ* ©rcûbus Ce miferia rôîn
conta vite ljuatte* terris îe ^ntirntto
t m aîmêtu* cunt a lits biucrfis rebua
in tabula cuinriibet libu danus îfertis
CJuartâ te vitits fu£iêbts*cii Cuts ettâ
capitults* Quitus t vltiniâ Ce fpurriCft
tni fatljane Ittttyafôe c fitra genns lju«
mmt\put rartmt ^>equit>
Gt Puma*
De trmitate* i
De création etnunbi» «
De angehs tir
De tttuacoe et otînnaeffe mûb» iili
De otbrae fituacônis et cotnpoficionie
2Tunr angelt meepe runt cantate «©aK
ue tigma mifericorbie tMÊpa ergo aù
uocata noüra û«&t expulfus et e eus
eût temon a releÛi milina reînens un
îe venir et portans be fua piocurarôe
Iptrrus et non becus* pro qutbua otn
mbus fuprabittts laubenbus eût ilir pa
ter ver us piue t tnifericots quo pteier
mm nuliii ritrfûîiatf exorbiutn^tni
©rrlcthttmu badiane littgatronis
Contra genue bumanunu liber
féliciter rxpftritriLugbunii ï> ina
jji&rü guiliermii regis ijuing
artis ïptr Cloue expemîi bono
rabihs vin tSarrtjolomei bu
perii bitte ciuiratis nuis
tuffu t tüptibus ïpieüus
3tano verbt tnrarnati
♦îTh€<DDC*ïxx>iï*
QuïtoCrcîo ftat*
Octotoee*
♦a»
A la fin du volume intitulé : Lotharii dyaconi cardinalis Compendium breve,
dont nous reproduisons ci-dessus la première et la dernière page, il est dé-
claré qu il a été imprimé à Lyon par maître Guillaume Le Roy, expert dans
cet art d impression (per magistmm Guillermum Regis, hujus artis impressorie exper-
mm ) ’ SU1 i orc lre et aux frais d honorable homme Barthélemy Buyer, citoyen
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
3
de ladite ville ( honombilis viri Barthobmei Buyerïi , dicte civitatis civis, jussu et sump-
tibus impressus [sic]), l’an du Verbe incarné 1 47 h 1 5 des calendes d’octobre,
quantième correspondant au 17 septembre de ladite année.
Nous avons là le plus ancien livre connu pour avoir été imprimé à Lyon
avec date certaine.
Il se compose du Compendium brève du diacre-cardinal Lothaire, qui devint
pape sous le nom d’innocent III. On trouve à la suite un traité sur la nais-
sance de l’antéchrist et son avènement au Jugement dernier, et le procès de
Satan contre le genre humain, ayant la vierge Marie pour avocate, plaidé
devant Jésus-Christ. Le tout comprend cinq parties. C’est un volume petit
in-quarto qui, pour être complet, doit se composer de 1 04 feuillets' sans
chiffres, réclames, ni signatures, à longues lignes au nombre de 24 par page
pleine; il est exécuté en grosses lettres gothiques de forme carrée, irrégulière-
ment fondues et dépourvues d’élégance. L’impression en est lourde et défec-
tueuse, comme l’a observé M. N. Rondot pour l’exemplaire de la Bibliothèque
nationale; les lignes et les caractères sont mal serrés, trois pages sont re-
tournées, d’autres 11e sont imprimées que d’un côtéL
II existe encore d’autres livres imprimés avec les mêmes caractères et qui
sont évidemment sortis du même atelier, mais aucun d’eux n’est signé ni
daté. Ces impressions, exécutées avec des types grossiers et rudimentaires,
ont pu faire conjecturer que l’imprimerie avait été exercée antérieurement
à i 473 dans la ville de Lyon. A l’appui de cette assertion qui, de prime
Brunet ( Manuel du Libraire) et Péri eau d Bi-
bliographie lyowiaise du xv e siècle) n’indiquent que
82 feuillets; il en faut réellement io4, dont deux
entièrement blancs, pour que le livre soit complet.
2 Jusqu’à ces derniers temps, on ne connaissait
de cette édition que les deux exemplaires signalés
par Péricaud ; l’un, celui de Thomas Grenville,
provenant de l’abbé Rive, composé de 82 feuillets
seulement, est aujourd’hui au Musée Britannique;
et l’autre, celui de la Bibliothèque nationale de
Turin, décrit par l’abbé Costanzo Gazzera dans ses
Osservajioni bibhograjiche letterarie (Torino, S tain-
peria reale, 1823; in-4°> p- 23-24), auquel il
manque le IV e livre ( De vitiis fugiendis), n’a que
84 feuillets. Depuis, la Bibliothèque nationale a
obtenu par voie d’échange l’exemplaire de la Bi-
bliothèque royale de la Haye, complet en 1 o 4 feuil-
lets et décrit par Holtrop dans le Catalogus librorum
sæculo xv impressorum; Hagæ Comitum, M. Nyfwff,
1836; in 8°, p. 463 4^4 ( n ° 783), de cette bi
bliothèque. Nous en avons découvert un autre,
de 1 o4 feuillets également, et le plus beau de tous,
dans une reliure du temps, en ais de bois recou-
verts de peau de daim, qui est conservé à la bi-
bliothèque de la ville de Niort. C’est le troisième
ouvrage d’un recueil qui portait, lorsque nous
l’avons vu, le n° 6 1 02. II en existe aussi un exem-
plaire à la bibliothèque de la ville de Grenoble (voir
Catalogue des Incunables, 11 0 371)- — Un sixième
exemplaire faisait partie de la bibliothèque de lord
Spencer, aujourd’hui propriété de la bibliothèque
Rylandts, à Manchester.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
abord, a pu paraître vraisemblable, on citait les noms d’imprimeurs inscrits
dans un rôle de pennonages de 1 47 2 ‘- 0,1 avait suivi une fausse P iste ‘ Véri -
fication faite, le document en question n’est que de un ancien archi-
viste de Lyon l’avait inscrit et classé, par erreur, à l’année i 472 2 - Le rôle
officiel des impositions de 1472, dressé en juin de la même année, qui
contient les noms de nombreux citoyens et gens de métier, ne nomme aucun
imprimeur. Les rôles antérieurs que nous avons compulsés n’en mentionnent
pas non plus. Force nous est donc, faute de mieux, de nous en tenir à la date
de 1473 donnée par le Compendium breve imprimé chez Barthélemy Buyer.
Il faut ensuite descendre jusqu’à 1476, pour trouver à Lyon une autre
impression datée :
Cp ftmftla legêtt itucc bitte la pie
îts fainte en f tant ois oeue et biligê
ment tonigee au ptee bu latin et (e
gonblewapfeneîeJaiettre Corne
il pourra afpareittre par rculx qui bi
ligemcttent mettront la peine ala li
re \ bien entenbte par notable t re
uerenb bocteur raaiftte ieljan batallt
er îorteuren la taincte tfeologie a pa
rte reiigieulx te lotbte tes pfrlxure
te la uiUe te Ipon fur le rof ne C5t im
piimce en la bitte uiüe te Ipon $ bar
tjjetemp buper ritopen bu bit Ipon (e
bix t buitief me tour baputil mit qua
trerenefeptanteetlix
Le second livre au nom de Buyer, qui vient dans l’ordre chronologique se
placer après le Compendium, est un livre français de format in-folio à deux
colonnes, la Légende dorée, traduite par Jean Bathalier.
Jehan Arly, Denis du Vergier et Esüenne Gay-
nardov Gueynard, qualifiés d’iMi'RiMEURS, figurent
dans ce rôle. — - Jehan Arly n’est autre que Jean
Neumeisterde Mayence, dit d'Alby, dont le nom
a été défiguré par le scribe municipal. Il était venu
d’Albi en Languedoc s’établir imprimeur à Lyon
vers 1483. Denis du Vergier est inscrit comme
«imprimeur de livres» à Lyon à partir de 1485
(voir Rondot, Les graveurs sur bois et les impri-
meurs à Lyon ait xr c siècle; Lyon et Paris, i 896;
gr. in- 8°, p. 159). Étienne Gueynard, dit Pinet, fut
plutôt libraire-éditeur qu’imprimeur. Il était en
même temps relieur. M. Rondot (ouvrage cité,
p. 190) ne le fait pas commencer avant 1485.
2 On avait encore trouvé, à la même date de
1472, mention d’une femme veuve «la relaicée
Copin Dayre, maistresse des presses », demeurant à
l’« ostel Chapponay » (Archives de Lyon, CC 91,
fol. 58 v°). II ne s’agissait pas, dans l’espèce, de
presses d’imprimerie, mais bien de presses pour les
draps. Il y avait à ce moment à Lyon, dit M. Ron-
dot, trois presseurs de draps.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
5
L’année ayant commencé à Pâques, qui tombait le 1 4 avril en 1476, la
Légende dorée, imprimée le 18 avril, a précédé de neuf mois les Grandes Cro-
niques de France, dites Chroniques de Saint-Denis , premier livre français imprimé
à Paris le 1 6 janvier 1477 ( 1 4 7 ^ v - st.). Le fait est important à constater,
car il y a un autre livre intitulé Les Merveilles du Monde, imprimé à Lyon avec
les mêmes caractères, sans date, dont nous parlerons au chapitre suivant et
qui présente certains signes d’ancienneté pouvant lui donner la priorité. En
attendant, la date qu’on lit à la fin de la Légende dorée suffit pour assurer à
Lyon l’honneur d’avoir imprimé, avant Paris, le premier livre en français.
C p apees fenfupuent lui tffe Dit en fou tournât
les bittopees te la Pie tes une aigle ooler îrffu s fd
faiutts tes fettes uouuel lit ci a? trope foi? fenclina
les na gaires trâflateea et lup figniffioit aplcuue
te latin eu fraurois te la rtjote Gt tout ttfujilla a
legëte boiee lan te uoftie la u°*X te laig le et fut et
feigueut mil quatre cens taie 1 1 ômër a a penf er te
et ougGt piemierement fou fouge que ce poutroi t
te moufeigneur taiut elop ettre Quât elle oint a leu
Gt resbittopiesontefte re tenffauter elle fut en
trauflatees par uug mai moult graut péril mais
ftreentljeologieteloitie tantoft ion fupliaaug
te nottre tame tu rarme faint Ijoë qui! uoultift la
uenir. prier pour elle Gt
ïittoire te môfeigneur quant le pieutôme p fut
(ainct etop venu? il tit tâtoft naie?
point paour tame rar tel
Sfintt e lup enffant fera faiut et
fop fut moult graut en lefglife
ne? ou le Quel enffant apies rer
teiiitoi tain temps quil fut ne?
re te li fou pere lui uoulut faiie
tnoges apientie le meüier toifa
fou pe urieGt quant il treut bié
auoit nom eurljerieet fa le mettier et lart toifa
mete terrigia ou lemps ut > e il fen uint en france
q fa mere ettoit entoile te Gt temouroit auecques
a i
Le 8 juillet 1 477 paraissait, impressé h Lion sur le Rosne , au nom de Buyer, le
Miroir de Vie humaine de Rodriguez, évêque de Zamora, translaté de latin en françois
par fi'ere Julien, et, le 20 août, les Histoyres de la Vie des Saincts des Festes nouvelles.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
L’ouvrage avait été vu et corrigé par Julien Macho, religieux du couvent
des Augustins de Lyon, et par Jean Bathalier, de l’ordre des Jacobins, pré-
cédemment nommés:
en bffnea cauerfacioe fret
noble en cûfômacw tiglon
cuX w beatitutt remu
nerrauecuréfeiSûeutibe
fufrrift auec leqlil régné
ra perpetueKemft en uaî
tant les atouebemens bu
monte pur et net trefpaf
faa nouttre feigueut il)üf
trift es ralétes te nouera
b» ou tegoeÈpfôefuîtnft
ou quel I honneur iglot
re parle fieele ce ticclea
3tawn
CpfiniftcepîeTftUure
intitule legentrbes fait g
nouueaulx Q' ont e&epztg
et collige! en utnr?t bifta
rialenbiuers lieux lefql?
taints ne font point infe
re! îebene la graobe legê
te Impj trace pbartholo
mieu buper cit opê te Ipon
(urleio(ne mue et cor ri
gee parteuerenbgpereg
maittte iuiiant be lotbte
te feint ûuguQttu mai fixe
ieban bathalier be iotbie
tes iacopîg bocreuts en tbe
ologie bu bit Ipon le ping
tietme tour baouttlâ mil
quatre ceuefeptâtefept
C’était un complément à la Légende dorée imprimée auparavant, comme
l’indiquent les lignes de la fin : Cy finist ce présent livre intitulé Légende des Saints
nonveauh, qui ont esté prias et collige £ en Vincent hïstorial en divers lieux, lesquel \ Saints
ne sont point insère ç dedens la grande Légende.
Buyer, patron de l’atelier qu’il avait fait installer dans sa maison, était pro-
priétaire de l’imprimerie, et c’est pour cette raison qu’il a fait mettre, à la
fin du Nouveau Testament sans date 1 dont nous donnons ci-contre le fac-
similé : Imprimé par Bartholomieu Buyer. Il est certain néanmoins qu’il n’était
pas homme du métier, et que la qualification d’ imprimeur ou impresseur de
livres, que l’on trouve pour tant d’autres, ne lui est pas donnée dans les rôles.
Au xv e siècle, un imprimeur de profession était souvent à la solde d’un
patron qui, seul, inscrivait son nom fa plupart du temps. De loin en loin,
1 opérateur exigeait et obtenait la satisfaction de voir son nom figurer a côté
de celui de son commanditaire ou bailleur de fonds.
Il existe deux éditions également sans date de l’autre à deux colonnes. Elles se terminent par la
ce Nouveau Testament, traduit par Julien Macho et même formule : Imprimé en Lidtcte ville Je Lyon
Pierre Farget ou Ferget. L une est a longues lignes, par Bartholomieu Buyer, citoien dudit Lion.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
7
C’est ce qui est arrivé pour Guillaume Le Roy, qui n’est nommé que deux
fois à côté de son patron, et il a soin de mentionner qu’il travaille dans la
maison de ce dernier.
Cuis ratine et ligner te ba
uib et ettoiUe tnatuttnale
très rlere t Iclpouset lefpm
te bifeot uien et celup qui
oit bit uien et celup qui a
toit oienne et celup qui uaï
crapreogneeaue beuiepoui
neaot 1c rôiure tous ceul$
qui bit? t la parole be la pra
Pbecie te te piefent liure que
te aulrü p abjoutte bieu p a
ioufteralts paroles qui tôt
eteriptes en ceftup liute et
te aulcun en aura tjotîc bieu
oftera fa pt bu liure be oie
et be la tainte rite et bes cîja
tes qui tout efrripteseu ce
Chip liure Celup qui poite
tef mofaçoaçe be ces rtjofer
bit auffp le uiens tôt atnf
Xâ çrare tenoDhce teigneur
toit auons tous amen
CpfinKHaporalipteet
tamblablemeat le nouueau
tettamcot ueu et cojtige g
uenerables pertoues teeres
iullieo raaclja et pierre far
Set buteurs en théologie be
lojtoe bes auguQîns be tpô
tualerofne ^rapûtne en la
bise aille be Ipon par £ar
tljolomieu buper titoienbu
bit lion
L’imprimeur Guillaume Le Roy, qui opérait ainsi d’après les ordres et
pour le compte de Buyer [jiissit et expensis ) , était originaire de Liège. II a pu
prendre les premières notions de son art dans les Pays-Bas, car ses caractères
sont de lourdes lettres de forme, imitées des types primitifs hollandais.
Le 7 janvier 1477 (1478 n. st.) , Guillaume Le Roy termine, dans la
maison de Buyer, une édition latine petit in-folio de l’ouvrage de l’évêque
8
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
de Zamora, dont une traduction française, sous le titre de Miroir de Vie
humaine fait par Rodorique hispaniol , avait paru cinq mois auparavant.
Cette impression, dont nous reproduisons ci-dessous la première page,
est exécutée avec un caractère gothique qui ne ressemble en aucune façon à
celui des livres exécutés auparavant dans 1 atelier de Buyer :
jûiiâidimo acclementidimo in chriflo patri
oomi'no. co mi no paulo fccunoo facrolandc.
romane er vniuerlali® ecelefic fiimo paftori
D et pdtlffcï marimo SEfufcé. ©.obfequentilh'/
Tjmus feruulua.et fa mil l'aria Lonorirna Cpùs
! — — y ramorén bifpamis.ae caftn fui fancti jilngeli
i oe vrbe froelilTius caftellanus et refere'carius fetpfum en vtrv
ufqj bominis bumilima inclinactonr. Co gitan ti miebi ba’c mir
nitiflimi romane tue vrbia imo tocius oibia amptiiïimi faài
jÜngeh artem tue.©. iufTu tua 211 douta te et oignadde culto/
menti. ubi aliquio ocii fupeff. quio oignum tue.©, i bia tui
felicirtimi pontificatua beatia initu'a offerie Valeré. TUioeo ni!
omnino miebi ceterifqj moitaltbua fuperelle. qd aut ao lauoem
aut an cdmomcione" pertinere podit. Cecum .11. babea ea ota
virtu tu ornaméta quibua omia laua recte comparai Tecum
oeniq} tanta inficet fapieneia qui pociuaa natura innata in
genh vio-tantaqj pruoécia. rerumqj ornniù experiecia. ut nutC
egeas extenoribus aoiumcti®. UJerum ego glorie et nominia
tue.© auibillimuB.exiiîimaui pautulù aliquio -çtiam oignit
tue .©.offerre -lin quo oum ingena oecupacionù faretna paU'
lifper tuam.©. refpirare permiferit. babeaa ï hoc opufeulo tue
.©. oicato. aliquae paruitatia intelleâus met inepnaa. ut in
cia recreacioniB gracia, non tam oelecteris gi tui acutilïïmi in/
gcnn calamo atq; cenfura emêoea et cojrigas. Oignit nia] eti/
ftimaui. ut cuius corpufculi mei mébra tui® obtines obfequn®
perpetuo ocuincta. dus eciam fl que fnt animi vires pofftoeas
Ct onm etterioris bominis partes fefe ao tua oeuouent ob/
fcquia oebilis quoqi et ruois interior intelledus. ao tue.©.
Ces lettres, avec des capitales d’une forme particulière, sont identiques,
pour la plupart, a certains types dont Vindelin de Spire s’était servi à Venise
en i473 • O n les retrouve aussi en i 474> mec de légères différences, chez
Jean Koelhof de Lubeck, imprimeur à Cologne.
Voir Alphabets des imprimeurs du .yv c siecle avec différences dans les lettres capitales M et R, qui
(tes fac-similés , par M 1,c Pellechet; Paris, Émile sont plus simples et moins compliquées clans lu
Bouillon, 1S93, in-8°, p. 5 et 6 (extrait de la fonte de Lyon. Cette observation n’infirme en
f" BitMâgues). — m PeUecbflt conclut rien l’opinion de M ,lc Pellechet. Les matrices
a une identité absolue, cela est vrai pour la plupart auraient été perdues ou détériorées et les lettres
des lettres. Nous avons remarqué cependant des manquantes refaites.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
9
L’acheve d’imprimer annonce explicitement que le livre a été exécuté et
terminé ( completum et finituni) dans la cité de Lyon sur le Rhône [in civitate
Lüdini [sic] supra Rhodanum), par maître Guillaume Le Roy, habitant de ladite
ville de Lyon (jier magistrum Guillermum Regis, dicte vile Liidini habitatoris ) , dans
la maison d’honorable homme Barthélemy Buyer, bourgeois dudit Lyon [in
donw honorabilis viri Bartholomei Burii , burgensis dicri Ludim ) :
vioeantne canant.iEt tarusem vi'oebunt' tnortalec. quia omrnVaro
fenù T omitis buiusfecùU oetor vr ftcrtue.iDabo ergo fincrti q pro
rerü magnituoine vit incepi.Ski'o paucula forte n multa oe buiuo
mortalia vitetjiuerfîssrnb? -i viueiroi mooia oifceruf.que quem
longiora aut breuiora oici polie non ignoro . HJerû net breuitati
aornoon ffriDii net copie .ne legentea aut tetn'o aut nimia breuitate
aficerem.llmitatas fapientem ecclefiaftem.quiet multia compofuit
perabolaa fatras. que funt 'cerba vtilia.fcribcns fermonea reâiiïloa
ac veritare plenos.non fibt fe» futuria profpitiêa ao lauoem.omni.
potentia oei q tanoem tuam beat'tuoinem féliciter .ptegat u côfer/
uet.T tantiem poil oiutinum bniua vite curfum.utia cum grege tibi
creoito percutât a» vitameter nam îlmen.
©oioit boe lingue clarilTima nortna latine.
(Etcelfi ingenii vir roooricue opua.
Qui rome angelica eft cuft°e bene fions in arce,
®?ub Ipauli veneti nomine pontificta.
sElarct in italiti ©amorenfia epifeopus aufia,
Sloquii.it fuperos glortt parta viri.
îboc opna fuit côpletü t Finitü Un ciuitate lueini fupra rbooanû
per magiftrü iBuillermù regi° oiàe vile lucuni babitatorie. "Jn
oomo bonorabilia viri SBartboIomei burii burgenfia oiài luoini.
oie feptinia menfis ^anuarii, Jlnno oomini.l/R.cccc.lnfiiinï.
iOzo grafîas,
La dernière page de texte, que nous donnons ci-dessus en fac-similé, se
termine par le colophon suivi de la formule Deo gratins, formule que nous
verrons par la suite souvent employée par les imprimeurs lyonnais.
L’ouvrage de 1 ’évêque Rodriguez a passé longtemps pour être le premier
livre imprimé à Lyon et avait été annoncé comme tel au xvm c siècle, d’après
le catalogue de Boze, jusqu’au jour où le bibliographe Mercier de Saint-
Léger signala la Légende dorée du 18 avril 147b comme étant d’une date anté-
rieure. L’abbé Rive, bibliothécaire du duc de La Vailière, découvrit ensuite
le Lotharhis de 1 4 7 3 •
Le choix du caractère que venait d’employer Le Roy pour Buyer 11 était pas
niriuaiEnte sationalc.
10 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
heureux. La fonte, comme celle du Loti, anus de 1 473 . manquait de régularité.
On ne ia retrouve plus dans d’autres impressions de l’atelier. En voici l’alphabet :
Jiac£)© 3 f 6 îb 3 2. HI 2 îfî © IP
©K gff abcocfggbtj Imn
opqrîfstu'î t ? / be te âff H» <B
4 b? IB 6 é B î f < S é 19 m ô p p x> 5 9 9» V % »
T f jc t’ t? ü ù qtî
Le 28 mars 1478, c’est-à-dire moins de trois mois après l’achèvement du
Spéculum humante vira, Barthélemy Buyer publie un ouvrage d’un genre
différent de ceux qu’il avait édites jusqu’alors : Le Livre appelé Guidon de la
praenque en cynirgie, par Guy de Chauhac 1 .
Ce livre n’a point de titre et commence immédiatement au haut de la
première page, qui porte au bas la signature a, par un très curieux prologue
de l’auteur, que nous reproduisons ci -contre, d’après l’exemplaire de la
Bibliothèque nationale, considéré aujourd’hui comme unique.
1 Cette édition, des plus précieuses, n’était
point connue des anciens bibliographes. Elle fut
signalée pour la première fois et qualifiée d’« ex-
trêmement rare » dans le Manuel du Libraire t de
Brunet, d’après le deuxième catalogue de la li-
brairie de Bure ( n° 280) , dans lequel l’exemplaire,
considéré comme défectueux, n’était porté qu’au
prix modique de 32 francs. O11 croyait alors qu’il
y manquait un titre et quelques feuillets prélimi-
naires. On ne se rendait pas compte que les im-
pressions lyonnaises de cette époque débutent
toutes par un texte placé souvent, sans aucun
intitulé, au haut de la première page, et que des
titres réguliers n’ont commencé à paraître sur les
volumes imprimés à Lyon que vers 1 48 J . —
L’exemplaire de Bure fut acquis par M. Coste,
bibliophile lyonnais, qui le fit soigneusement laver,
restaurer et recouvrir ensuite d’une somptueuse
reliure de maroquin vert doublé de maroquin
rouge. Décrit ensuite par Péricaud dans la Biblio-
graphie lyonnaise du xv‘ siècle (11° 288 , p. 64), il est
indiqué connue se trouvant dans la collection Coste.
— A la mort de cet amateur, ce livre se trouva
compris parmi ceux qui furent envoyés à Paris pour
être livrés aux hasards des enchères. Cette fois il
atteignit le prix plus honnête de 560 francs, plus
les frais. - On avait perdu la trace du volume,
tombé entre les mains d’un acquéreur inconnu qui le
gardait jalousement, et on désespérait de le revoir.
Après l’avoir inutilement cherché dans toutes les
bibliothèques d’Europe, on le croyait passé de
l’autre côté de l’Atlantique, et il était enregistré
parmi les disparus par le docteur Nicaise, le dernier
et savant éditeur de Guy de Chauliac, lorsque le
hasard, après cinquante ans de réclusion, l’a fait
tout à coup surgir d’un catalogue de vente de livres
après décès. — Mieux apprécié, il a été alors vive-
ment disputé; le prix de la vente Coste a été plus
que sextuplé, et le livre est enfin entré triompha-
lement à la Bibliothèque nationale, où il est venu
prendre rang parmi les plus importants monuments
de la typographie lyonnaise.
LA CHIRURGIE DE GUY DE CH AU LI AC
IMPRIMÉE
LYON EN 1478 À LA REQUÊTE DE BARTHÉLEMY BU Y ER
Première page contenant te Prologue de l’auteur.
(Bibliothèque Nationale.)
Les pages intermédiaires sont blanches
I.
^HJfeqtjeîeautap
têtu gtaœsaoieoqu*
tôe vie gpetuelle an* a
mes s famé au* corps
mccicfnât les grâces
maiaoiea g la grâce qutl a ternie au
corps humain tes vertus ccnfetuan
testa fatuité ? cefiêncanteô tes ma*
botes* Béblablemëc a cône aëtëæe
latt te meDicuie z engin ce famte es
oinins te courage z bien eraenaans
toncqttes te oônray euure a coman=
ter et aiïommcr as commencement
aulcune comentanon ou colle£h5 ce
btt te cttutgtrÆlSais pretmeremët
lie tenoray losenge a tien qui tonne
a tous eltre fans lequel nul comman
cernent neft bienfonoe-et enretoui«
nant a lu? bien et teuesement en lut
fufpliant te toutes les forces ô mon
cuentque en celle euute et en toutes
les autos me enuoye apte tu ciel,
etmeteffimoe pat fon famtiefmeno
en moy Donnant trelboncommance
met et meilleur moyen en înopgoti
uctnataacôphr ebofe qui fottjprouf
table en amenanttrelbonnenn*
ILatayfotite celle comentacicmou
tdleâion lia pas efteletdfenltoes
hures* mais vmte et petfe£bon. £at
tbafeunne peut pas auoic tous les
liutes. St Te il (es auott ce ferait trop
grâtennuy tes lire et les auoit tous
en mémoire fetoit ebofe Diurne, etti
uetfe le&on fait Délit* et la certaine
prouffite. etleacôdruatons nêgnét
toufionis a aroenbemero. car pat ao
iouftementfuf faiae fcicœ* «pource
il neft pas poffible une tnefme ebofe
a commancer et finit* Source nous
Pommes enftms au cot ou geant.cat
nous pouons reoit autant comme
luit autcun pou pfa&£>oncques es
tonftraaions et afîummaaons eft
mite et prouftoîCar côme oit pîaton I
les ebofes qm fôt efcnptes plus beief
ues quelles ne ooybvÊra font oi'mi*
nuej et obfcute 5 *£t celles qui font ef
ctiptes trop longues enrayent. £t
nefoient repris aulcunement«25cnc
au foullasoemavnelleflêet aleyetfli
te oe mô entenoement a vous meflei
(meurs les meme; oe môtpelliet ce
boulongne ce parts et oauignor et
efpeciaUementa ceuljc ou pape q me
aueî acôpaigne au* fennees ces fais
peres auetques lefquteuljc lap elle en
lifant et en oyat et en ouurant en ob
ferait la moyenne compenciofiteet
atrempree Poye reufe côpiller et arô=
plirvntrai&iebeoiuers hures fais
tes faiges*poutquoy fêta nomme lî
uentoite cm colleâoite oe cmicgie» et
te moy iay bien pou aoioufte fi non
aulcutics ebofes lefquclles fdonda
meoioctite oe mon entenOemët le re
oieprouffitables-mats toutelïoys fe
aulefie ebofe yelloit trouuee ooubteu
fe imperfeae fupetflue ou obfcuteie
me fonbme &3 a roftte rorreâton et
fuffheque paroôyfcitottroyeama
trefpetitefctence.
Les pages intermédiaires sont blanches
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER , ,
A la suite du Prologue, vient le texte proprement dit qui commence par
un avis aux médecins et aux chirurgiens intitulé : Chapitre singullier auquel est
contenu aulcunes choses communes et très necessaires à chascun qui yetilt prouffiter en
l art de cirurgie, dans lequel Guy de Chauliac expose en détail sa doctrine
et ses théories :
fmguUiet auql
eft contenu aulcunes cfoo=
fes communes et ttefnecef
faites a cbafcun qui veult
pîoufifiteren lartbeatut*
gie»
jlRiers fetgneuts
pour ce que celle comë=
tacion eft oscônee atna
I triete einuentoice ce ci=
nile bereotte* £t en liuuentotre ciml
font mtfejQU commancemëtlescbo
en ce liure cp eft mis cp ceuant ce pte
fetitcbapitre fmgullietou quelfonî
tmfe 5 aulcües cbofes plus ccmunes
moult neceflaires a cbafcun qui veult
peouffitet en lart ce citurgie*et ceft ce
que nousmonftrele pbilofopbepzu
mo pbpficoç*q la vope nous eft eon
nce ce pjoceocr ceo cbofes plus com
muties au* efpecialles*îE>onc fott p=
nuerement oit quelle cbcfe eft cirur=
gie* Êt lacott ce que plufieuts aiët en
plufieurs maniérés üiffim citurgie*
touteffops tous ont pans le fonce*
J ment Ce noftte peté galien en Untro*
Duâoireoe meOtcmequâtilCitque
tlrurgie eft patrie ce terapentiqueq
mcntleo bornes en trops mametes»
{jT£eftaflàuoir pat incifiôs*aobufttôs»
et atnculaciôs ceos-Cu laquelle Otf
fimeton il aoioufte in commento pet=
nu accutKum.et pat aultres euutes
ce mams(Ï8n telle manière eft Ocfctf
pteparfeaement feloncqueicclleeft
tonftoeree eftroiïlement comme elle
eft le tiers inftrument ceme&icme»
©Sais fe die eft confioecec plus lar
guement comme elle eft fôenceee eu
tetles malacies efquelles cbictou
eftentëcueoeuute manuelle faris la
exclufiôcesceuj: Quittes infttumëe
Ce meOidne ceft aflauoirbe poaon z
Ciete telle oefaaption eftaflignee oef
ciscetous* [Ctturjgieeftfcienceq
enfeignela manière et qualité cou-
œet peincipallemët en tranebaut-en
confolioant* et enfaifant aultres oeu
ures Ô mains gariffant les hommes
fdonccequi eft poftiblc*<T Science
eft icp mife en lieu ce gëee z ne vault
ce q eft argue* Car en plufieurs lieu?:
eft appellee att*car icp eft ptîfe largue
ment et non pas tant ptoptement le
nom ce fcience*Car les abis ce lame
ont fi geâoe colligance que lun pour
lautre plufieuts fops eft nônte*Xou
tefuopes la rente eft que ocurgie eft
Oouble ceft affauoir tune q enfeigne
et eft oiâc fciëee laquelle aultun peut
auoic et neuft il oneqs ouure* z celle
quirfea laquelleeft appzopne le nô
CartÆt icelle ne peut nul feauoir fe il
ne lauoit reu. laquelle ariftote uôbee
entre les aultres ats mécaniques* £t
eft ce que Difoit galien in primo ce a
limentis* ©e liure ne peut dire fait
aulcun gouureneur et maiftre Oatt e
ftrange* Car la feule oo&nne qui eft
oeuute en entrant fait les maiftres
Cet ouvrage, plus que tout autre, a contribué à faire de la chirurgie un art
méthodique.
Pendant des siècles, le Livre appelé Guidon de la practique en cyrurgic fut l’œuvre
classique des chirurgiens, leur guide fidèle, et, par analogie avec son nom,
ils l’appelaient leur Guidon.
lz HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
A Lyon, où l’on enseignait ia médecine, ville que l’auteur avait habitée long-
temps dans l’exercice de son art et où H avait laissé le souvenir d’un praticien
consommé, une publication de ce genre était appelée à un grand succès.
C’est ce qui explique 1a rareté du livre qui a été détruit par l’usage qu’en ont
fait les médecins et les chirurgiens.
la fourmetft telle*
Hetieta
eftootillairefattala fêblace Oesoa
ce catilh-î: rault a toutes les cbofes
q rault citante niais il dlaifle met!
leur fourme apres fop caroemoute
cbldgne et eft pluf gros que ohuatte
et pource eft trefbon au?: coreupcids
ces os eu quel la fourme eft telle*
^ ÎLeqat
iftrumt
eft punâualle qa une potnSe gafle
et rôoecu ql eft canteti 3 e feullement
le cuit z eft oouble* lung auec telle ?
plate affin ql ne paffe oultte le cuir g
leql font fait; cantetes q cdmunemët
fôt appelles aonooulü es fontenelles
ces baas et ces iâbes*Iautre eft plaï
Idg a manière ce raie ce fouleil auec
cânulle affin que blece les codes ou
Tl fï. lu
comme la fîfiuUeoulacnmalpoll^
pus oeoetis lenejet les cens Ou ql
la fourme eft ou paemier*
m ."-S0; — ^ plats
Ha fourme
•y ~b g. oufeconoeft
Ha ta
telle* nulle*
%t quintmftru
Ni ment eft cantere
fubtil g leql lot mis les cetôs auec te
nailles larges et pertutfee3 z uault ce
cantere pme les cantetes DtQ pûSua=
lia ac noculü mais fôt plus legietef
erpl^Ourabtej pource quelenooule
jft boes et ebiet fouuent Z a befemg
Ce ligature enupeufe et non pas ce=
ton eu quel la fourme eft telle»
tenailles!
f~ — « H.eftjCiefmem=
fttumenteftett
tulaire auec *v*aciouftemens a faire
p*canteres acnoculû auecques plate
pertuifee oe*v* permis fus la banebe
août la couleur et fur lefpautle z fur
la bofle ou oors faille pat bumeut*
Souql ta foutme eft telle circulaire*
dJbe la maniéré be vfet be
, cantere achial*
flllÿ i£s maniérés be fat*
4 lr|f reles cantetes aSuaulreft
'/■-—A q Ion enquere bié le lieu ou
Oopnent eftre mts et foit oeiïeicbe et
figue z applicque la plate ou cânulle
froioe fe elles pooiuët eftre mifesou
fans elles ou neft pas meftier en te=
nâtfermemt lepaciët et les cantetes
btëenffâbe, oeurou tat q ferdt necef
faites mlqsqmh rougiftent car lots
ferôt meilleurs foient baitleîau mai
lire faigemët q le paciët ne le voye.z
foiét emptenis ïtenuîauec anlcune
teuoluciô affin q natiengne a la citer
Ce livre est aussi le premier dans lequel on trouve la représentation gra-
phique des nombreux instruments de chirurgie anciennement usités pour les
opérations.
On y voit des grattoirs pour la carie des os, différentes formes de cautères,
des lancettes, des bistouris et des scalpels.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
‘3
Avant Guy de Chaufiac, les cataplasmes, le vin, les emplâtres et les on-
guents étaient presque les seuls remèdes employés contre les maux qui deman-
daient l’opération chirurgicale.
On ne pratiquait alors aucune de ces méthodes que les Grecs et les Arabes
avaient détaillées avec plus ou moins de précision.
U
pout les cognons 1 1 gibbofites cnfti
rotunooaut dauallt redato* ténia
bourctcescoulliôsauec cetonpouc
benna aquofa et catnofa{jl©aaue=
met auiït font f aü3 cantetes to fonte
nclles Ioub3 legenoilatrope cops
ouldacette ed Deuife ou lacerte cuin
clouait rotüoo atedato cû plata pont
la putgaciôcetoutlecoçps- et pont
les maladies ces lâbesÇplufieuto
pout aultres utilités efpeciallemt foc
les canteces efô lieujc lefqeulr ôt die
% Defclaire Deffusen ebafeun chapitre*
£s vtîlites tiescaiT
terespotcciaulx font telles
_ rnefmef DclaSuaulr z leutf
particulières utilités fôt pemfe? Des
lieup ou font fattj^Xoutelïoys le pl 9
pmutiemëtfôt mis caufliqs es lieux
cbameulx’car 1I3 attapét 6 pi? ptofôt
q les aâuaulx touteffopo 1I5 font pis
oe trauailaux membees pacipaulx*
3 Les cantetes uefficcatifî font mis es
lieux être Deux cuirspme fouille me
ion Detnere le col T en toute la face
f\ 1 es cbeuiUes cespies z Des mains»
L) car ne atrauët ft no les humeurs oeti
\ tre cuit z cbetpme lô uott au iëtimët
iafeccfoecbofe
. ] K fficôme font failles cantetes
JJRfli'Keft afîauoirqles cantetes
LGTa&uaulxfôt fait3 p ïdtumês efpecial
1 lemëtoemetaulx- z les potëciaulx B
) mtDicines caulliqs-'ï les ïftrumens
Elelqeulx fôt fait cantetes aduaulx
felôc les âciës efloiêt pluficuro-mafs
teulxoe maitenât les ôt retraits a cer
tainôbeeipme guiïïe D falicet a*ui*ou
uui-lenfranc a-x-bemp a«uii-et ie fap
les pmuns cantetes ee-uùfoutmes*
mais les efpeciaulx ie le fap par peo
peef ïdrumës fourmes felôc lentëciô
q ie uouloie acôplir* z poutee De cbaf
cime fourme foiët trops mflrumens
fait3 cefl affauoir petit geâtet mopë
Ha pmiere fourme ell cutellaire fait
a la fourme oe coutd tell Double lu
ne qui a Dos z trâcbe De lune Des p=
tieo-'Z De lautre a maniéré Defpee trâ
cbasoeoeux pries* z p cedup fôt trâ
tbees les cbars fnpft ue3 et font ou-
uertesles appollemes etles ulcérés
icâiffiee3 du quel la fournie efl tdle
“ftefetoo îArumëc efl oliuan nô pas
a la fourme Doliue comme ont cuioe
gmlleîlenftancet aufltbërp* mais
lémblable a la fourme Des oe oef oit
ues pmeïit balpTtx-fetmôe partis
feDe-ce coquâois capitib? laqlle ebo
fe Demôllre auffi fô opaciô z fôt fa Ù5
les cantetes cü oliuari au plus bault
De la telle pme ëfeignët lefô maidres
et louxteles lotndures pout leurs
couleurs*? furies netfjaffin que ne
foiët peofonüe3 en leur fubdâce quât
fôt cantetes pour la pourriture z fur
les os pour pl 9 oefleieber quât font
cantetijespoutlacojjupciô du quel
S *
Médecin et chirurgien tout à la fois, Guy de Chauliac éclaircit les pro-
cédés obscurs des anciens, en ajouta de nouveaux et les confirma par des
observations et des principes certains. Il remit ainsi les opérations en usage
pratique et mérita tout particulièrement le titre incontestable de restaurateur
de la chirurgie.
4
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Cette réforme, qu’il n’avait entreprise qu’à la faveur de l’expérience dans
laquelle il avait vieilli, lui fit beaucoup d’honneur.
C’est cette expérience qui lui apprit à se servir à propos du trépan pendant
que d’autres n’osaient l’employer.
On voit ici les différentes formes d’instruments décrits par Guy de Chau-
liac, dont on se servait pour cette opération aux écoles de Paris et de Bologne :
comme cyefl-
Q&m les pacifiés pour efcbeuer la
multitute Dés fourmes qui oopttœ
dire felôc la fpiflitutece los au mil
lieu ce celle eminance font .trépana g
tuifesfur lapointeetauec vnetbe=
mile en la méfiât par les permis les
aooubët a lefpeiïeut oelospmecp ë*
appjouue te galiemEacil apte %
fepate les afpeede 3 ou apedTes q lot
a iepater auec furte pour lefminancc
Difte lenticullansàaqlle 4 an botllt
et efl a manière oung tracbepulme a
uecqs lenticulla en fon acuitte pme cg
Serrement efl le mail aferir tettiete
lenucullari et ooibt eltre te plcb* car
poife pl9 en petite qualité et ISne pl9
caflecomme efl ucn mis»
Eeulr te boulongne les font a marne
re te lace- car la part ague peut ëtret
et la large teffent q ne entre oeoans
oultre la uoulente comme cp efl.
Seconte-
mentfont
feparatoireo a fcpatet oung pcrtups
a aultte-tfont ce ceux fourmes otoi
ôe francoife comm e cy.
■ t ■ -vo M A ■ - "fourbe 3
boulcgne
tômecp
% A Et te fa
a couelon
peut faire le leuoet- Xicrcemët font
eleuatona a efleuer los trépané et a
feparer comme cp*
g ©uat-
temét
fôt rugina a efTatgir les fiputes ïfôt
a manière ce rugine te charpentier
comme cp appert*
teint
font léticulana et eft inftrumt moult
([Xe fécond chapitre Des
places de la face et de fes
parties*
>fRtfltre les fntenctonf
Mo P I cômunes pcellcs planes nôt
Mafon peopee quant aleurto*
tahtefinon quecell membre 0e be=
aulte et Ce honneur* & pource telles
plapee copuêt dire tellemt trai&ees
que les unions et ficcattifTes nefoiêt
fin&ee lapteî - 1 pource il f oit prouf
fitable cbofe les coûte auecpieced
teap. et foit faiéte corne eft cit feceft
pofîtble*ou fe ce neft poflible et eft en
pacte ceatUagmeufe forme non mon
nable foit fouffifament coufue auec=
ques fil te coufture a potns (épates
et fo la partie eft mobille foit coufne
auecagmllee enueUoppeescemou-
o
A la page reproduite ci-contre, en fac-similé, commence le chapitre des
ulcérés et des polypes du nez. On y trouve la figure d’un instrument spécial
it spéculum, pour ouvrir les narines et les examiner «en regardant au souleil»,
comme dit Hafyabas.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
' 5
Les écrits chirurgicaux de Guy de Chauliac ne sont pas surchargés de cette
theone fiivole et mensongère dont tant décrits postérieurs ont été gates. Iis
tendent droit au Lut, et le grand art des précautions y est exposé avec une
circonspection également éloignée de la timidité et de l’imprudence.
“Ce maître, dit Malgaigne, qui mérite ie nom de fondateur de la chi-
rurgie didactique, est un de ceux dont le souvenir doit être perpétué.» '
Ai fsvlcetes qui font
failles ou ri es les aulcunœ
Jour fans cber fupetfiue* £ t
le3 aultcce auec cber fupetftue*£t ce
telles qui fôt fans cher fupetflueles
siennes font virulêtœ. et Us aulttes
fo20ioes*et les aulcunes corcofiues*
Étcecdles qui font aneccbetfuper
Rue les aulcunes font efqlles la ebet
eft moult ptntête et ainfi comme fe
parce qui efl Ci8e felôc galicn ojea»
■z fefonc auicéne albatat&les aulttes
font cefquclles ta cfcet efl ouccznô
feparee ne penoéte* mais fe acioufte
qui eft ci&e ce galicn pclipue-et a=
uicennecancet*
'£s califes bes vice*
tes ou ne3 font bumeute a=
guej'e pouniesoefcéoâtes
ce ta telle* lefquelles. fe pont aebu*
fh'on acquitët gtoflèut 1I3 engéeeent
polipuS' £t fe farts aobuftiô font en
gzoffecs pat refftoioiiïement 1I5 font
icelle cbet molle* tapce gali*m tetao
meamit oft queceues cbets fupfiues
lot failles oebumeuts ague;* poire
nés-et le getme de poltp? eft ce gjof
fesbumeuts* ([ ^Rolipus eft oit a
feniblancetecdlup poiffon* £at il a
plufieuts pits-et poatcc eft appelle 6
Wueirçoat multipes* £t poutee ilfe
aoioufte fermement ou lieu ont eft*
et poutee qui teflembte a tacbetcu£l
luj comme oit galien*
ft^nes be certes
paffions font figniffiees en
_ onurant les nasilles auec ï
fltumétoit fpeculu on ql lafouemeeft
enregatolt
f aufouleücô
me on 3&alpabas iSt felotic ameenne
et tcnfranc-polip? oiffete œ celle cber
fupfiut* poutee q celle ebet eft molle
et penoâte œ coulent et fubftance ou
pculmon non Oouleurcufeixfeao*
loufte fi non ala tanne 1 vient le pl9
fouuant apeesmalaoies teumaticqs
et catattoufes* ]fbolipns efl Dut fec
Ooloureu^ et vimbeou p eætble et pu
ant venenoup nô penoat mais fop aa
louftant fermement aup nasilles*?: le
plus fouuat p fop pmâce 6 puftulle o
cetaUe et pou a pou fe augmente mf=>
ques qui nient au palafite* Tl es vice
tes ou nés ne ootbnent eftte mifes en
nô cbaloir* car iljfôt nope apolipus
somme oient tous»cat polip? oe tout
fon genre eft pmcieujt* eat si eft ô ma
Itiete tegeme oe cbacrcs efcotious.
JL en mge quemienljceftlenôcuret
que le cuter-comme crtppoctas*ffat
tlfouffiftcutepalliatiuefans ineiftô
et coeofiontfomme oit auiceime-Ua
tbetaOionfterounes auecqs laqlle
ïe ncs eft Ce bonne couleur et ttai&a
ble fort tutee batotement comme Oit
hun*eefqueUe$ ebefes appert «lie
ttftirchon qmeatoget et plufieuts
aulttes que polipus lun eft cutable z
lautre non curable* et nepeanepaa
pclipum pzopeumét mais largtmêc
Guy de Chauliac inventa plusieurs instruments. II pratiqua la suture du
tendon; dans le cas d’amas de pus à la poitrine, il n’hésita pas à faire l’opé-
ration de l’empyème; il fit celle de la fistule ci l’anus; on verra ci-après les
instruments employés pour ce genre d’opération décrits dans son texte.
,6 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
«Ce qui augmente infiniment le mérite de Chauliac, dit Chaumeton, l’un
de ses biographes, c’est la confiance que doivent imposer ses préceptes, c’est
qu’il a pratiqué lui-même la plupart des grandes opérations qu’il décrit. Con-
silio manuque : telle est la devise qu’aurait pu prendre ce chirurgien célèbre. >.
fopent tout a mg* et qttat le pertupa
eft gzant 1 I 3 efpotgmt et neâopent p
telles ozcurcs* (Tîla manière ce la
lier fdôc albucrafis eft que len méfié
pat le pettups ce la fiftulle aguille c
pL 5 b>et en fon cbiefapt me eozcelete
De fope ce tropo ou ce qtre filÿapzef
auee le Dop pzepate z mis oecans le
forcement enplapenf le cbiefcelef
guille fopt menee pat le fouoement
et ntee bozs lefguille et le fi l cemeu=
te-z foit lice efttoiâenit ebafeun iour
tdlemët q toute lefpace ou palTement
ce la fiftulle iniques au foncement
loi'tttancbe- etpCaibtlenmeâœcbo
fes qui appaifeut la couleur* et fe le
malacenepeut attëczela couleur to
ger confeiüe que fopt lpe au cbief eu
fil rng petit bâod oingt auee aulom
tozzofif* et en tpzant cebozs lefilou
la cozoellete roit laiffe le banoel z lie
non pas efttoi&ement* z lots OefTua
te miles ebofes q afpaifët laroeur
(iîa maniete ce lincifiô qui eft feloc
albucral auee tel mftrnriît Dit faucille
eft que foit cebozs tpre tant qui l tca
ofii auecqs cozoelle mile cecâs
lmteftin compzms par pcelle cozoelle
et apzco en méfiant le Dit mftrument
bien tranchant tout ce qui eft pzins
auee la cozoellete foit tranche en telle
maniéré SlaDiâe cozoellete foitejrs
peciee* jBu aultrettient felonc mon
tnaiftte len meSe oecans le pettups
ce la cozoellete tel uifttumcni*
cane courbe cunepatne* et oeffus cô
mecutellan atcant tout ce qm eft cô=
pzins foittrancbeainfi quelacozcel
lete et linftrument foient etpeoicea.
<bt quant eft tranche ce qui eftoit tom
pzins oe linteftinauecqs la cozcellete
et rnp le pettups non uaturel auee-
ques le naturel le lieu foit môciftie ce
lefeatre fe point en pa et foit encame
auee fomentacion ce pin et cü tmguê
to appoflolozum et emplaftco mgro
zi auee poulcze tncamatiue fe ceft ne
tdîite comme Dit rafi8*TF2on obftant
que bzun et tbecenc raillent q apzea
Imcifion ce la fiftulle fopt moztiffiee •
z pcelle callorite Toit ccfttuiae fe ne
vop en nulle necefliteque loftement
De celle callofite pzouffite* mais con=
m'eut qllecemeure'zfoitpontcbaiïee
plus gzanoe toute lenteiicion coibt
eftre apzes lincifion que tout le ptuif
foit cecutre et cicatnfe ainft corne lin=
teftùvaffin que les fupetfluiteo ne tô
bent fut la cbet nue et lup facent cou
lent*
C3Dèragat)tis qm font ou
fonüemét en la verge et en
la matnre*
HJppofe la oiete te*
moUittuebon eft fomenter
lelieucumaqua oeco&tôta
f z
Nous sommes entré dans ces détails afin de faire voir que le choix d’un
pareil livre pour l’impression n’avait pas été fait au hasard, mais en vue de
l’intérêt public qu’il pouvait présenter.
Lœuvie de Guy de Chauliac, composée en latin au milieu du xiv e siècle,
était en cote inédite lorsque Barthélémy Buyer la publia en langue vulgaire.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
>7
La traduction en fut revue et corrigée « sus le latin » par un médecin nor-
mand fixé à Lyon, Nicolas Panis, docteur en médecine, natif de Carentan
en Normandie, au diocèse de Coutances, «habitant de la cité de Lion sus
le RosneV La correction, est-il dit dans l’achevé d’imprimer, « a esté faicte en
l’honneur de Dieu, a la requeste de prudent et discret homme Maistre Barthlomy (sic)
Buyer, impremeur, citoyen et habitant de ladicte cité de Lion. Et a esté l’impression de
ce livre acomplie l’an de grâce Mil. cccc. Ixxviij , le xxvnf jour du moys de Mars 2 ».
Cyfimft le (tare appelle gutfcôoc la
peadicque en cputgie De matdregè
gon ce calltac trefejtceUent codeur?
matïhe enmectnne et en dturgtc et
aefte reu et coatge fus le latin par
IRicolas panis maiftte en ats et do
Q rutcn mtoianç nattfdcatenteheh
noemencie au nocefe ce confiances
habitat ce la cite celion fus te tofnc
laqllc coîeeftion aefte fatâeenlbon
neutee Dieu a la tequefte ce ptucêt
etetfetet home maillte 38attblomj?
bupet iinptemeut atopenetbabuà
oetacicte cite De liô*Êt aefte limpeef
fion Decehure acomplie lan De geace
CllDil-cccc-lrxriu. Ue^vninoutou
mop9DcÊI0arg.
La qualification d’imprimeur que se donne ici Buyer ne doit pas être prise
au pied de la lettre. II était simplement éditeur des livres qu’il faisait imprimer
à ses frais soit dans sa maison, avec un matériel lui appartenant, soit ailleurs.
Nicolas Panis n’était pas le seul médecin nor-
mand qui fut établi à Lyon à cette date. Nous
y avons constaté ia présence d’un nommé Jean
Thibault, natif d’Evreux ( Elroïcus ), maître es arts
et docteur en médecine, qui prépara des éditions
de la thérapeutique d’Heben Mesue, traduite de
l’arabe en latin, et des Pandectæ Medicïnœ de Ma-
thieu Syivaticus de Pavie, imprimées par Martin
IIusz et Jean Syber, l’une le 31 mars, l’autre le
27 avril 1478» presque en même temps que le
Guy de Cliauliac. Ce Jean Thibault était pro-
priétaire d’un grand immeuble situé dans la Grande-
Rue de Bourgneuf, qu’il louait en partie à des im-
primeurs. (Archives de Lyon, CC 4 , fol. 30 v°.)
2 Brunet, en transcrivant le libellé du colophon ,
a appelé l’auteur Guigou de Calliac au lieu de Gengon
qu’on lit dans le colophon que nous avons repro-
iii.
duit en fac-similé, tel qu’il existe maintenant.
Voici, selon nous, la cause de cette divergence de
nom. Le dernier feuillet, que Brunet avait vu avant
que le livre 11e passât dans la collection Coste, était
en mauvais état. Lors de la restauration du volume,
ce colophon fut très habilement remonté sur papier
ancien et gratté tout autour. Une ou deux lettres
de la fin des cinq ou six premières lignes à droite
disparurent dans cette opération. Les lettres man
quantes furent refaites, mais comme on n’avait
plus l’original, on crut bien faire en mettant Gëgon
au lieu de Guigou , afin que les lignes fussent symé-
triques, car il n’y avait place que pour une lettre
et non pour deux. On ne s’était pas rendu compte
que, dans les impressions de cette époque, il n’est
pas rare de voir une ou deux lettres déborder la
justification.
3
IMPRIMERIE NATIONALE.
)g HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Les libellés du Lorhanus de 1 47 3 ct <)u Roderiats Zamorensts de janvier 1477
(v. st.) que nous avons rapportés sont catégoriques à cet egard.
Le Guydon de la Pratique en cyrurgie, fort volume in-folio a deux colonnes,
est imprimé avec un caractère dont voici I alphabet :
sa 3ô € & £ f (5 2) n ££> 15- ^ 0 x 13
abcoef0biklmtipq«eftuv^r3
âcp8Éîn9l’L 9 mmW5p8qq0!C8^“
afffltpfTft fô?
Ce type gothique est nouveau. Il ne reparaît dans aucun autre livre
imprimé soit au nom de Buyer, soit au nom de Le Roy, l’opérateur attitré
de l’atelier.
Nous avons retrouvé les mêmes caractères chez Nicolas Philippe de Benss-
heim et Marc Reinhart, de Strasbourg, imprimeurs associés, qui étaient venus
s’établir à Lyon trois ans après Guillaume Le Roy.
Les nouveaux venus avaient déjà donné des preuves de leur savoir-faire.
En 1477, ils imprimaient un gros volume de Pratique judiciaire ( Pmctica nom
Jnris ) du professeur Jean-Pierre de Ferrari, qui leur avait été commandé par
l’auteur lui-même [eo ipso aurore jubente). A la fin de ce premier livre sorti de
leurs presses, ils déclarent qu’ils l’ont imprimé avec le plus beau caractère
que l’on puisse voir ( optima velim videos huera ) et ils vantent leur habileté bien
connue, disent-ils, et leurs capacités.
On peut vraisemblablement supposer que Buyer s’est adressé à des impri-
meurs mieux outillés que Guillaume Le Roy, disposant de fontes neuves et
capables d’illustrer une publication aussi importante des figures nécessaires à
l’intelligence du texte. Ces bois sont les premiers qui ont été exécutés à Lyon
pour un livre imprimé.
Les caractères du Guy de Chauliac sont restés dans l’atelier où le livre fut
imprime. Ils ont ete employés notamment dans la Légende dorée avec figures
sur bois, signee par Nicolas Philippe et Marc Reynattd (sic) a Lyon sur le Rosne.
Tout porte à croire que Buyer, homme riche et intelligent, qui s’intéressait
tout particulièrement aux progrès de l’imprimerie, a commandité les nouveaux
venus, et que ceux-ci, pour satisfaire son amour-propre, ont mis son nom
comme imprimeur à la fin d un livre dont il faisait seul tous les frais.
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
>9
Buyer avait néanmoins conserve i’ateiier établi dans sa maison, comme on
en a la preuve par le Livre du Mirouer historml dont nous reproduisons ci-des-
sous la première page et la dernière colonne contenant l’achevé d’imprimer :
Cp commence nos compente'eux Üurc tu mirouec
t^iOloziat auquel Tôt en b2pf et rla'ireracnt re citera tea
Ijiûoireabe la bible coramëcantalaneacion îtu monte
batam tt eut et tes beaulx fai? te mopfe et aaron et me
il? eurent te peuple titrael en gouuernement Gt com
mentit? le teüurercnt te la fmiitube be pljataon i tes
cgipciena Gt les pie excelëtea geûea tes g?ec? et tes
troienaGt te alixantee monarclj? fie tout le monte Gt
tes merueilleux faites rômais Gt teplufieuraropa
belllrqueux Gt bault rea magnanimes et nobles pûnœa
bignea te perpétuelle mémoire Semblablement font
renteea les biûoirea \ beaux fai? tes enfana bit rael et
te leurs ennemie Gt plufteura aultrea tlpfesmetueîl
leufeaaonprlire
"^xïotrelpn
nneurloué
ge nertu
ti n magnift
æF cétefoiét
aupereau fil?tau raît
ef petit nne benoîte et glo
rieufe trinite tmg tieu
tout puiCfant fetgueur
rop empereur fouuerain
et perturable te parattC
tu (tel et te la terre créa
teur et (aulueur te fou:
tes ripCcs et a la benoîte
glotieufe cierge marie
coûte tame Ct leurs be
noi's noms foiët faictifi-
es feruisames et aimes
Gtalareuerenrete tou
te la benoite rourt te pa
rates [oient cee pjefëtes
tjiûoireararompteee
Premièrement rom
ment noftre feigneur for
ma le ciel et la terre
ai
Cp fimûcng com
penbieux extraite bu mi-,
reurtiûorial auquel Côt
en bref et clairement te
titres leabpûoires te la
bible Gtleapzeexcelëtea
geûestea gjer?» testa»
pene te alixàtee monar
rte te fout le monte Gt
tes merueilleux fais les
rômaine Gt te plufems
topa bellic queux ettaul
très magnanimes et no
bits pànrea bignea te
perpétuelle mémoire
Gtaeûefait ctimprime
a Ipon fur le rotne en la
maifô te maiûre bartlp
lompeu bupet ritoien le
Ipon Gt fini le temier
iourteiullet mil quatre
censlxxix
On connaît encore d’autres livres, sans date, qui ont été exécutés avec les
premiers types de Guillaume Le Roy. Nous n’en ferons pas état pour le
moment, parce qu’ils ne portent pas le nom de Buyer. Pour plus de clarté,
dans la théorie nouvelle que nous exposons, nous les mettrons à l’actif de
Le Roy seul et nous les énumérerons avec les détails nécessaires en l’espèce
dans le chapitre subséquent consacré à ce typographe.
Nous ne ferons mention ici pour mémoire que d’un seul livre daté de la
meme année que le Guy de Chauliac, le roman de Baudoyn, comte de Flandres ,
3-
20 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
qui se termine par ces lignes : Imprimé a Lion sur le Rosne et fini le douyiesme
jour du moys de novembre, l’an courant mil un cens Ixxviii.
Imprimé avec les caractères du Mirouer historial, et bien que ne portant pas
le nom de Barthélemy Buyer, il prouve que son atelier fonctionnait encore.
Après i A 79 , on ne trouve plus aucun livre imprimé avec cette mention:
en la maison de Maistre Bartholomyeu Buyer, citoien de Lyon.
(C~ۏ ~ Iturc eft appelle
tnandeuille et fut fait et
compofe par monfieur
ieban demanoeuille cbe
ualier natif Paoglererre
pela utile oe Tatnct aletn
ft parle pe la terre pe
pzomiffion ceft aflauoir
peîberufalem etoe plu
fcurs aurref îfles pemer
et les Piuerfeset eftran
ges cbofes qui fontefp
tfles
Ommeilfuft
| atlïquelarer
H Jjre »e oultre
mer fefrafla
uoirla terre faicte la ter
re oe pzomiffiô être tou
tes les autres terres foit
la plus oigne et la plus
excellente et fouueratne
oe toutes les aultresft
fottbenotctefancttfiee 1
facree pu pzecieur cozps
'ïPupîecieutfangpeno
ftre faulueur ibefufcrift
farilauoulufoienom
bzeren icelle terre et en
la uierge marie pzenozc
nourriture £cé la terre
marcher et laOutronner
oe fes pieoj £t i a uoulu
faire moult Pe miracles
€t pzefcber et éfeigner la
foj Pe nous creftienseoé
afesenfaus la uoulut
il mainte mocquerie fou
friretpouer pour noo
€toe telle terre fingulie
remet uoulut il efrre ap
pelle roj lui qui eftoit fi
re Pu ciel 1 pe la terre Pe
la mer ftoe toutes les
cbofes contenues en t'cel
les €tluj mefmes fapel
la fetgneur ©icelle terre
épifât •fter fum tuoeop
far lozfefroit celle terre
^pzementoesiuifj -z la
uoitefluepour lui entre
toutes les aultres com
me la meilleur la plus
uertueüfe et la plus pi
gneoumonoe fraulïï
corne oit le philosophe
î 3 irtusimeoio rep con
fiftit
ai
Le nom de Buyer reparaît toutefois à la fin du Livre appelle Mandeville , dont
nous reproduisons ci-dessus la première page.
Cette édition est datée du 8 février 1480 (1481 n. st.).
La formule d achèvement que nous transcrivons ci-après n’est plus la meme
qu’aux livres précédents et est ainsi libellée : Cy finist ce très playsant livre nommé
ATELIER DE BARTHÉLEMY BUYER
Mandeville, parlant moult autentïquenient du pays et terre d’ Oultre-Mer. Imprimé a Lyon
sur le Rosne, l’an MU. cccc. Ixxx, le vin jour de jrevier (sic), a la requeste de maistre
Bartholomieu Buytr, bourgoys du dit Lyon.
Cette fois, Buyer n’est plus qualifié à! imprimeur. Le Mandeville n’est pas
exécuté par son ordre ( jussu ), comme le premier livre qu’il avait fait faire
chez lui par Guillaume Le Roy, son contremaître, mais il est simplement
imprimé h sa requête, ce qui est tout différent.
faylamer Lan de grâce
mfl trois cens et rran fit
ay maites terres i mait?
pays Depuis fercbe i eqe
en mainte bone côpagnie
et en maint beau fait £ô
bien que ie ne fi? james
nul beau fait ôot lé ooy
ue tenir compte €t main
tenât malgtemoy fuys
venu a repos pat goûte
arteticle qui fort meoef
traint Snptenât foulas
en mon cbetif cozps s en
regarnit le temps paflfe
ay ces cbofes complyes
etmifes en efcriptficôme
il meft peu fouuenir Lan
oe g: ace £Oil troys cés
etljtvii Sy pue a tous
lyfls quil leur plaife p:i
er Dieu pour moy £t
tous ceulr qui oirôt vng
*jbaf noff? Sue mafia
en mô entôciô J e les fay?
participas <i leur octroie
parta tous les fainrç pe
lerinages queiefyî onc
quesenmavie ftptye
a Dieu duquel tout bien
et toute gmoefcétquc
tous les lifis ? oans cref
tiens yeulle De gzace rem
plir £t leurs âmes faul
uer€ta la gloire et loan
ge de lui qui eft oieu pere
et fil5 et faict efperit vng
oieu fanacômencement-z
fis fin gf ans qualité bô
Sans quâtite gtant £n
touslieurptefent et tou
tes cbofes côtenant
Oui en trinite parfaicte
vyt et régné par tous fi
ecles et par tous temps
Smen
CT £ y finift « trefplay
fantliurenôme flOanoe
uille parlât moult anté
tiquement du pays tfre
poultre mer Jmptime a
lyôfurlerofne LanflDil
££££ Irrr le vüf tour de
freuier a la requefte oe
XDaiftre Bartbolomien
Buyer bourgoys ou ott
lyon
Avec le Mandeville apparaît un type gothique nouveau à formes arrondies,
qui diffère essentiellement des caractères employés jusque-là dans les impres-
sions faites, au compte de Buyer, dans sa maison ou ailleurs.
Nous avons eu la curiosité de rechercher l’origine de ces caractères et nous
avons pu en établir la filiation.
22
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Ils ont été pour la première fois employés à Nuremberg en i 47 ^> P ar
André Frissner et Jean Sensenschmid, imprimeurs associés, dans le livre inti-
tulé : Glossa magistralis in lïbrum Hymnomm David Pétri Lombardi.
Les mêmes caractères reparaissent ensuite en 1480, chez Martin Hutz
de Botwar, imprimeur à Lyon, dans le commentaire latin d Odofredi sur
le Code de Justinien 1 .
On trouvera ci-dessous l’alphabet de ces types avec lesquels furent imprimés
plusieurs livres français et qui semblent avoir remplacé ceux de Guillaume
Le Roy jusqu’au moment de la mort de Buyer, en 1483.
abcoefgbijklmnopqrtfstuvjtyj
fffllUTftft? âpéé'ïU’môpg.pqq
q ? P 0 . : / i
Parmi les impressions qui ont été faites avec ces caractères, nous citerons :
le Procès de Bélial h l’encontre de Jhesus, illustré de figures sur bois et daté
du 8 novembre 1481; V Arbre des Batailles, du 24 décembre de la même année,
et d’autres livres sans date, tels que l'Exposition et déclaration des histoires de la
Bible, avec figures sur bois; le Miroir de Mort, avec figure d’un ensevelisse-
ment ; Caton en françoys, également avec une figure ; le Line pour la santé du
corps garder, par Aldebrandin ; les Joyes et douleurs de la glaneuse Vierge, etc.
Il y a lieu, selon nous, d’attribuer à Martin Husz~ plutôt qu'à Le Roy la
paternité des volumes exécutés avec cette gothique arrondie, d’autant plus
que le matériel du Bélial resta en sa possession et que les mêmes bois repa-
rurent dans les diverses éditions données par Mathieu Husz, son successeur,
avec lequel Jacques Buyer, frère de Barthélemy, s’associa par la suite.
Aucun de ces livres, sauf le MandcvUle , ne portant le nom de Buyer, il
n’est pas absolument certain qu’il les ait fait tous imprimer à ses frais. Nous
Voir Alphabets des imprimeurs du xv‘ siècle, ' Martin Husz était établi à Lyon en i 4 y 8 et
avec des fac-similés, par M lk Pellechet; Paris, associé avec Jean Syber. Ils se séparèrent ensuite
Emile Bouillon, 1893, in-8°, p. 1-3. et travaillèrent isolément pour Buyer.